Fizca

Étant donné le bon goût reconnu de Sufjan Stevens, j'ai vraiment douté du mien en regardant ce nouveau clip de Sufjan Stevens pour la première fois ( j'ai fouillé et je n'ai pas vu d'entrée à ce sujet)
On se rappelle le scandale Harding/Kerrigan aux Olympiques de Lillehammer...première écoute j'ai eu un sourire en coin et ne comprenais pas l'hommage de Stevens. Je me rappellais la reine déchue, la tricheuse, la boxeuse dans la bouette, la vedette porno de sa nuit de noce et toutte et toutte. Et puis...quelques écoutes, lecture des paroles et boum...in my face...il marque encore des points. Petit examen de conscience en vue...


Paroles
Tonya Harding, my star
Well this world is a cold one
But it takes one to know one
And God only knows what you are
Just some Portland white trash
You confronted your sorrow
Like there was no tomorrow
While the rest of the world only laughed
Triple axel on high
A delightful disaster
You jumped farther and faster
You were always so full of surprises
Are your laces untied?
What’s the frown on your face for?
And just what are the skates for now?
Tell me which is your good side?
Are you lonely at night?
Do you miss all the glory
And the mythical story
Of the Olympian life?
Yamaguchi in red
She had high rise and roses
And red-carpet poses
And her outfit was splendid
Nancy Kerrigan’s charm
Well she took quite a beating
So you’re not above cheating
Can you blame her for crying?
Tonya, you were the brightest
Yeah you rose from the ashes
And survived all the crashes
Wiping the blood from your white tights
Has the world had its fun?
Yeah they’ll make such a hassle
And they’ll build you a castle
Then destroy it when they’re done
Tonya Harding, my friend
Well this world is a bitch, girl
Don’t end up in a ditch, girl
I’ll be watching you close to the end
So fight on as you are
My American princess
May God bless you with incense
You’re my shining American star
Shining American star
Shining American star
Shining American star
Shining American star
Paroliers : Sufjan Stevens
Paroles de Tonya Harding © BMG Rights Management
Artiste : Sufjan Stevens
Date de sortie : 2017
Genre : Musique alternative/indé

Comment interprétez-vous ?

Pour moi, les médias ont présenté cela de manière binaire, dichotomique. Tonya la méchante et Nancy la bonne, la gentille.

Sufjan Stevens lui ou son personnage dans des chansons ? Je le vois comme un homme féminin ou rose ou sensible. Que les préjugés associent à l'homosexualité souvent. Peu importe. Son personnage est amoureux de Tonia et c'est une patineuse et une artiste elle aussi, elle a peut-être tous les défauts reprochés pour de vrai mais elle a un amour de son art aussi.

Tu es amoureux d'elle , est-ce que je parle de Sufjan ou de moi ? Mais les belles filles veulent rien savoir des nerds, des artistes et des gars qui ont l'air moumounes. Né en 1975, Sufjan donc pas trop loin de notre époque. Elle c'est une sportive .

Elle a un mauvais entourage tout simplement. On lui pardonne tout si on est amoureux d'elle. Mais on peut aussi relativiser. Nancy Kerrigan n'est pas un ange pour autant mais le show-bizz, le système est dichotomique. Par chance ce n'est pas de la politique mais du sport et dans le cas du patinage cela devient de l'art.

Les femmes elles deviennent amoureuses de Sufjan plus tard, bien oui, un artiste, un homme sensible qui sait écrire, chanter et tout. Cela les touche.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tonya_Harding


Elle fait de la boxe maintenant ? Une femme avec un côté masculin ? Et c'était cela aussi la compétition. Mais peut-être mal canalisée.

C'est son entourage aussi plus qu'elle mais elle a pu faire plusieurs erreurs de jugement.

Nancy Kerrigan, la parfaite alors que Tonya la méchante...

Ah ah... C'est un téléroman les médias, je me souviens avoir lu un chroniqueur oui du Lundi dire que la comédienne faisant madame Oleson dans la Petite Maison dans la Prairie était archi-charmante alors que celle jouant madame Ingalls était froide, snob mais là aussi ce sont des premières impressions. N'empêche que c'est cela.

Ou encore dans nos Archie, Betty est vue comme la gentille alors que Veronica est la méchante mais moi comme lecteur c'est Ronnie qui m'attire.

Avoir des défauts, c'est possible, mais tu peux t'améliorer et on se méfie de la parfaite. Ne pas aller dans le sens contraire non plus. J'aime Betty mais je suis attiré par Veronica.

Tonya ? Semble spéciale. Et le patinage artistique, c'est un peu comme le ballet classique demandant la perfection. Elle a cette quête là mais cela semble plus une quête de performance et a vécu une enfance. Est-elle bonne à la boxe ?

Et si elle était née 20 ans plus tard... C'est peut-être une joueuse de hockey qu'elle aurait fait ?

Tu es un homme avec de la féminité mais tu l'assumes et rien à voir avec ce que les masculinistes frustrés appellent des hommes féminisés. Pareil pour des femmes ayant de la masculinité.

J'aime Nancy pareil mais Tonya a été traitée injustement en partie ou encore c'est un acte manqué pour se sortir du patinage artistique. Bien oui, elle fait de la boxe.

Laissez-la être comme elle est...

Victime des stéréotypes sexistes mais elle a manqué de jugement pour de vrai aussi...

https://en.wikipedia.org/wiki/Tonya_Harding



'' As a youth, Harding also hunted, drag raced, and learned car mechanics from her father.[8] Her mother, who struggled to help support the family while she worked as a waitress, hand-sewed Harding's skating costumes for competitions.[8] ''

Elle s'entend mieux avec son père et les occupations traditionnellement masculines comme la mécanique automobile, la chasse, le drag racing.

Sa mère était vraiment méchante et abusait d'elle en plus.

5 pieds 1, toute petite mais gutsy.

Trop facile de la juger mais pareil trop facile de tomber amoureux de Nancy Kerrigan.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nancy_Kerrigan


Oh mais elle aussi... elle se disait garçon manqué et elle, elle jouait au hockey avec ses frères.

Mais celle sur qui notre côté masculin est le plus friand c'était Katarina :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Katarina_Witt




Cela devient pareil un cliché, une image mais pas contre elle. Soyez vous-mêmes.

Oui, il y a là matière à réflexion, Norvège.

Sufjan est un bon gars et iI fait preuve d'empathie envers la bad girl.

Après l'attaque contre Kerrigan, elle a été classée dans les méchants. Ne pouvait que continuer sur cette voie. D'où la lutte dans la boue et la porno, j'imagine.

Tonia Harding, c'est un côté de l'Amérique qu'il ne faut pas ignorer quand vient le temps de l'examen de conscience. Sufjan Stevens l'a compris.

Oui, c'est comme ça que je le comprends aussi. Tonia Harding, white trash de Portland....qui a tout fait pour briller et faire partie d'un monde meilleur, qui a fourni autant d'années de travail et d'efforts que Kerrigan et qui, malgré tout, passait pour le vilain petit canard à côté de Kerrigan. Donc....ce désir de transgresser peut être drôlement tentant. C'est comme si Sufjan avait vu mon sourire ironique et me l'avait fait ravaler...c'est l'effet que ça m'a fait.
Et tout cela avec la voix aérienne de Sufjan...ça le fait!

Pas faux le white trash de Portland mais si on insiste trop là-dessus je déteste cette interprétation bobo.

https://www.urbandictionary.com/define. ... m=Portland


Portland est une ville libérale mais il peut y avoir des blancs de classes populaires mais on voit dans la bio que c'est sa mère le problème... pas son père même si lui est stéréotypé masculin de classe populaire.

Le côté libérale de la ville qui se penserait supérieur aux gens plus ordinaires. La mère peut vivre des frustrations aussi mais pas en abusant de sa fille.

https://en.wikipedia.org/wiki/I,_Tonya


Ce film là semble mettre l'accent sur l'incident lui aussi plutôt que nous la faire connaître vraiment.

http://www.ledevoir.com/culture/cinema/ ... -moi-tonya
À lire mais Le Devoir avec son 10 articles par moi, nous oblige à aller nettoyer notre historique.

Le Devoir qui ne comprennent pas que plusieurs n'ont jamais voulu être abonnés mais qui aimaient l'acheter en kiosque de temps en temps.

C'est plus sa mère la méchante et son mari...

http://time.com/5045902/tonya-harding-n ... igan-1994/


Son père semble être ''conservateur'' mais son ami. L'arme à feu à l'âge de 5 ans mais pour aller à la chasse. Ou la mécanique et tout.

On est là du stéréotype de la fille qui doit être ultra-féminine pour faire du patinage artistique ou de la danse. Mais c'est aussi un sport de compétition. La compétition peut devenir folle ? Il faut que ce soit bien canalisé.

Sufjan Stevens reprend l'histoire pourquoi lui ? Un peu en même temps que le film ? Lui cette saga là il a vécu cela comment ? Perso, je pense que je connaissais juste un peu Nancy Kerrigan. On regardait cela de manière occasionnelle ou aux Jeux Olympiques.

Est-ce un sport conservateur ou pas ? Ou encore pour la danse sur glace, c'est plus osé ? C'est plus conservateur pour les filles ?

Johnny Weir...

Ce n'est pas de l'empathie c'est de la sympathie, il était vraiment un fan en 1991.

http://music.sufjan.com/album/tonya-harding


Il a raison sur plusieurs points mais c'est pas cela une héroïne bien que si tu as des accomplissements héroïques et des gaffes ?

Mais à quelque part je l'aime aussi tout en ne la connaissant pas assez . Tiens Geneviève Jeanson. Ou alors qui ? Robert Campeau en affaires ou Raymond Malenfant. Des winners ou des losers. Un bon ou un méchant ? La personne a les deux dans sa vie et fait les choses selon sa vision de la vie ?

C'est très beau et touchant ce que Sufjan écrit sur T.H. et je constate que j'ai instinctivement bien compris ce qu'il a voulu faire.
Cela explique aussi l'expression de dignité qui est véhiculée dans la chanson.
Bonne recherche verbo!

Curieux adonc mais sort ce film en même temps

http://www.lapresse.ca/cinema/critiques ... anard-.php



Woops j'avais pas vu l'article de verbo du Devoir sur ce même film.

Je ne savais pas pour le film...et les critiques sont très bonnes, je viens d'entendre un dithyrambe à la radio d'ailleurs.

Déjà en partant la matière première de l'histoire pouvant être exploitée à plusieurs niveaux, le potentiel de faire quelque chose de bien était énorme (les antihéros sont souvent plus fascinants à observer que les héros classiques) , l'article de la Presse citait le génial To die for comme point de comparaison.