RIDM 2017

par VanBasten

Avatar de l’utilisateur
VanBasten
0
0
7
5
2
Inscription : 18 mai 2017, 22:59

22 nov. 2017, 17:57

Le fort sympathique évènement s'est terminé en fin de semaine, assisté environ à une quinzaine de projections malheureusement j'ai eu trop la flemme pour les commenter individuellement je dirais qu'en général ma sélection personnelle fut une des plus ordinaires depuis que je me procure un passeport permettant d'accéder à l'ensemble des documents offerts. C'est une excellente initiative de sélectionner des œuvres qui vont au delà de la forme traditionnelle du genre, du reste dans plusieurs cas faudrait parler davantage de non-fiction que de documentaires, cependant dans plusieurs cas on se retrouve avec des films lourds et parfois hélas nos paupières le deviennent aussi. Ceci dit il est possible que ma sélection limitée ne soit pas représentative de tout ce qu'il y avait à se mettre sous la dent.

Au delà de ces réserves ce ne fut pas un ratage complet pour autant, loin de là , on a quand même pu voir plusieurs œuvres méritant qu'on en place quelques mots, voici donc mon Best of de cette dizaine.

La découverte musicale.

Bunch of Kunst

Un peu déconnecté de la scène musicale anglaise depuis un bail, j'avoue n'avoir jamais entendu parlé de Sleaford Mods . Ma recherche dans notre ancienne piaule n'a guère trouvé grand chose, à peine une recommandation du ci-devant trublion effet-placebo dans les best de l'année.

Si le documentaire est plutôt classique dans sa forme et sa mise en scène j'avoue avoir kiffé la musique du duo, un espèce de croisement entre les Sex Pistols pour le côté classe ouvrière en colère et Normand L'Amour pour le côté DIY.

Pour ceux qui comme moi ignoraient l'existence du duo ça s'apparente au slam, malgré que les textes sont plus terre à terre que lyriques avec un accompagnement fait à partir de sons enregistrés sur un PC, et ça fesse et ça marche, ils rejoignent beaucoup les classes ouvrières délaissées par le mesures économiques d'austérité et si le groupe n'est pas politique du tout pas dans le sens partisan du moins, on peut présumer que beaucoup de leurs fans furent parmi ceux qui ont voté pour le Brexit.

Curieusement le film n'adresse pas du tout la question, se contentant de suivre le groupe alors qu'il monte les échelons des petits bars confidentiels aux festivals à faire des grandes salles soit en première partie ou comme artistes principaux.

Mon film préféré (1er ex-aequo)

Nothingwood

Une des raisons que j'adore les RIDM est la possibilité de voir un truc aussi improbable que le personnage principal de Nothingwood. Ainsi on s'intéresse à un flamboyant personnage haut en couleur qui peut se targuer d'être pratiquement à lui seul la production cinématographique d'Afghanistan.

D'où vient l'expression Nothingwood ben pas compliqué ça vient que les films sont fait à partir de rien ou presque rien, un espèce de Cassavetes analphabète qui filme des histoires plutôt classiques sans budget et qui est un artiste non pas dans la qualité des œuvres mais dans sa volonté de persister à concevoir et diffuser ses films dans un pays ravagé par la guerre.

Personnage fantasque possédant l'égo de Denis Coderre, il se met en vedette dans des récits qui empruntent au film de guerre, d'action et à Bollywood ,Salim Shaheen est autant acteur, réalisateur et producteur , entouré de compagnons de cinéma improbables , on sort de là en voyant l'Afghanistan d'un angle nouveau.

(La suite demain si j'ai le temps)
Dernière édition par VanBasten le 24 nov. 2017, 15:05, édité 2 fois.

Avatar de l’utilisateur
VanBasten
0
0
7
5
2
Inscription : 18 mai 2017, 22:59

24 nov. 2017, 15:01

Mon moment de grâce

In the Intense now

Pendant cette œuvre formidable qui met en lien mai 68, le printemps de Prague et le voyage de sa mère en Chine à coup d'archives privées et de films amateurs porté par la narration d'un brésilien qui analyse les images avec une lucidité fascinante , en intermède musicale , on y entend sorti de nulle part à notre grande surprise et émotion le fantôme de Lhasa, le monsieur était llorona indeed.

Mon autre film préféré

Ex Libris

J'ai plusieurs raison d'aimer le cinéma de Wiseman, que ce soit son côté anti-égo de ne se jamais mettre en scène ou sa façon d'aborder ses sujets avec la méthode fly on the wall où la caméra remplace l'oeil du visiteur/spectateur rendant à leur plus simple expression les effets de mise en scène.

Une raison personnelle est également que j'ai pour une rare fois dans ma vie eu l'air brillant en public pour faire changement, lors de la projection d'une de ses œuvres (British Museum) , un Q and A par voie vidéo fut organisé avec le réalisateur , la fort sympathique Charlotte Selb était aux commandes. Plutôt que d'interpeller directement le monsieur tout de même assez âgé j'ai demandé à la dame de poser ma question/observation au sujet d'un effet de montage, la madame semblait plutôt dubitative quant à ma question. Wiseman a toutefois confirmé mon observation ce qui m'a valu les regards admiratifs des spectateurs présents et surtout et surtout les félicitations de madame Selb. Bref que du bonbon pour mon égo....

Pour revenir au film , Wiseman transporte ses caméras du côté de la bibliothèque municipale de New York et de ses succursales. Pendant les 3 heures de cette œuvre on découvre les multi-facettes d'un tel établissement , son importance dans la vie citoyenne (des services municipaux tel l'intégration des immigrants y sont offerts), ses multiples activités (conférences, cours de lecture de braille, activités pour enfants etc.) les réunions pour l'administration et la gestion du budget (la bibliothèque est un PPP qui fonctionne!) .

Au delà des activités ce qui se démarque c'est découvrir ces personnages (conférenciers/personnel) passionnés par leur sujet et en discuter avec verve et enthousiasme . D'observer ces citoyens venant améliorer leur connaissances , tentant de s'intégrer à la communauté du savoir. On visite une Amérique aux antipodes du triste spectacle de ses politiques , un endroit ouvert sur le monde et non recroquevillé sur ses certitudes d'un autre âge qui demeure conscient des défis et réalités à surmonter. En gros une Amérique aimable.