Notre système de santé tout croche
Publié : 17 févr. 2021, 09:18
http://www.cmq.org/page/fr/mission.aspxLe Collège des médecins est l'ordre professionnel des médecins québécois.
Sa mission :
Protéger le public en offrant une médecine de qualité.
Pour remplir sa mission, le Collège des médecins du Québec :
Surveille et évalue la pratique médicale au Québec
Fait des recommandations visant l’amélioration de la pratique médicale au Québec
Reçoit et traite les plaintes du public
Assure et fait la promotion du maintien de la compétence des médecins
Vérifie la compétence des futurs médecins et leur aptitude à exercer la médecine
Délivre les permis et les autorisations d’exercice
Contrôle l’exercice illégal de la médecine
Collabore avec d’autres ordres professionnels afin de maximiser le déploiement des services de santé et des services sociaux offerts aux Québécois
Élabore des guides de pratique et des lignes directrices
Prend position, y compris dans les médias, sur divers sujets en matière de santé
Pour s’acquitter de ses fonctions, le Collège s’appuie sur un Conseil d’administration et un comité des requêtes, et dispose de comités permanents et de six directions : la Direction de l’amélioration de l’exercice, la Direction des enquêtes, la Direction des études médicales, la Direction des services juridiques, la Direction des finances et de l’informatique et la Direction générale. Cette dernière coordonne les activités de toutes les directions et s’assure de mettre en application les décisions et les orientations du Conseil d’administration et du comité des requêtes.
Les administrateurs et les membres de comités doivent s’engager à respecter et à promouvoir le respect des normes d’éthiques et de déontologies énoncées dans le Code d’éthique et de déontologie des administrateurs et membres de comités.
Consultez également la Déclaration de services aux citoyens du Collège, qui réaffirme ses engagements envers le public, les candidats à l'exercice de la médecine et ses membres.
D’autres virus viendront. D’autres catastrophes frapperont le Québec. Pas de sitôt, espère-t-on. Mais en tirant des leçons de la dernière — et éprouvante — année, il est possible d’être mieux préparés pour faire face au prochain coup dur qui ébranlera la province. Voici l’un des chantiers à mettre en œuvre afin de ne plus jamais vivre des temps aussi difficiles.
Un groupe réuni autour de l’ancien ministre de la Santé Jean Rochon et de l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) concocte un plan pour redonner ses lettres de noblesse à la santé publique québécoise, elle qui a déjà fait figure de modèle dans le reste du Canada avant 2014. Il s’inspire des grandes réflexions en cours depuis une dizaine d’années chez les chercheurs en santé publique, très actifs surtout au Canada, au Royaume-Uni, en Scandinavie et aux États-Unis. « Il ne s’agit pas de pointer des coupables, mais de profiter de la courte conjoncture favorable qui se présente après une crise pour essayer de faire mieux », explique le Dr Rochon.
La santé publique a une vocation très large, qui dépasse la protection de la santé de la population par des mesures sanitaires. Elle doit promouvoir tout ce qui améliore notre état général (par exemple, avec des campagnes antitabac) et prévenir les maladies (avec des vaccins ou en luttant contre des nuisances comme la pollution ou la malbouffe). Elle doit surveiller la santé à l’échelle de la population pour aider le gouvernement à organiser et à planifier les soins en fonction des besoins, et enfin intervenir en cas d’urgence — qu’il s’agisse d’une pandémie, d’une catastrophe naturelle ou d’un accident industriel. Tout un contrat !
https://lactualite.com/sante-et-science ... que-forte/Tant que la santé publique relèvera d’un sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux (le poste actuel du Dr Arruda), elle risque d’en arracher. Très visible pendant la pandémie, elle n’a d’habitude que très peu d’influence sur les autres composantes de ce gigantesque ministère, qui draine près de la moitié du budget du Québec. « C’est un peu comme dormir avec un éléphant », ironise Alain Poirier, qui suggère la création d’un poste de ministre de la Santé publique.
L’ASPQ et le Dr Jean Rochon, eux, proposent plutôt de mettre sur pied un Secrétariat à la prévention et à la promotion de la santé durable, un organisme interministériel qui relèverait directement du premier ministre, comme le Secrétariat à la jeunesse. « C’est le principe, d’abord instauré par l’Australie, de “la santé dans toutes les politiques” », dit Jean Rochon.
Dans son plan, le groupe de réflexion veut aussi s’attaquer à la gestion des données, qui ne permet pas aux chercheurs de bien analyser la santé de la population. « Là encore, on a besoin d’intersectorialité pour pouvoir croiser, entre autres, les données de la RAMQ avec celles d’autres ministères sur une base populationnelle », illustre Thomas Bastien, directeur général de l’ASPQ.
Dans un article récemment publié dans L’Actualité médicale, le président du Collège des médecins, le Dr Mauril Gaudreault, nous fait part ouvertement de ses inquiétudes : « Un ordre professionnel doit protéger le public, mais je me demandais si le public se sentait protégé. » Puis, un peu plus loin dans le texte, autour du thème très actuel de la COVID-19, il ajoute « qu’il n’a pas pris position sur certains enjeux sur la place publique, question de laisser toute la marge de manœuvre nécessaire pour que la santé publique puisse faire son travail », expliquant que « ce n’est pas le temps présentement de formuler des critiques ».
C’est en soi une prise de position. Très claire. Et très dangereuse.
Elle laisse ainsi le champ complètement libre à la Santé publique, qui ne pourrait être sujette à aucune critique des mesures suggérées ou imposées.
Comme si la Santé publique et son directeur étaient détenteurs de la vérité. Pourtant, après plus d’un an d’un régime de plus en plus liberticide, une stratégie dominante en Occident, la communauté médicale se doit de réagir. De briser le silence. D’oser prendre la parole !
Que le président du Collège préfère rester « silencieux », je veux bien.
Toutefois, le Collège, qui devrait protéger la population et favoriser, sinon imposer, un débat ouvert et libre parmi tous les membres de la société (médecins non experts inclus), est silencieux comme une tombe.
Pire, il impose l’omerta parmi ses membres, favorisant une dictature médico-politique et un discours aligné, monolithique et unidimensionnel, oubliant que l’erreur est monnaie courante en médecine. Or, la science, comme l’expliquait le philosophe Karl Popper, n’est science que si elle se fait le devoir de mettre en doute, de contester et de toujours tenter de réfuter toute « vérité » présumée.
C’est donc la responsabilité de la médecine, qu’elle soit Santé publique ou civile, d’informer, de proposer, d’éduquer et de se méfier des tendances prétentieuses à imposer, infantiliser, culpabiliser et dicter. Or, le Québec, comme une bonne partie de l’Occident, s’est plié à une dictature sanitaire, une « doctature », où l’arbitraire est roi. La science est ainsi instrumentalisée et présentée comme un outil infaillible qui fournit une base incontestable pour justifier des décisions qui affectent toutes les couches de la société, tant celles menacées que celles très peu à risque.